Saviez-vous qu’en novembre dernier j’ai gagné le prix du conseiller juridique d’avenir du Québec? C’est génial non? Quel bel accomplissement certains diront. Je parie toutefois que vous ne saviez pas, qu’en 2007, lorsque j’ai fait mon Barreau, je n’ai pas réussi mon examen du 1er coup….. Et oui, j’ai dû faire la reprise! Surpris?
Vous savez sans doute également que j’ai été la 1re Cheffe de la protection des renseignements personnels du Mouvement Desjardins, et ce, à 32 ans. Et si je vous disais maintenant qu’à mes débuts en droit, j’ai postulé pendant des années chez Desjardins afin de décrocher un poste au sein du contentieux et que je n’ai jamais passé le seuil de l’entrevue. Vous me croiriez? Pourtant ceci est totalement vrai!
Maintenant, si je vous disais qu’en 1re secondaire, j’étais parmi les plus faibles de la classe en français et que pour me permettre d’augmenter ma note, ma professeure me faisait faire des lectures supplémentaires et écrire la définition de 10 nouveaux mots. Croiriez-vous cela vous qui me lisez maintenant aujourd’hui?
Pourquoi je vous raconte tout ça? Ce n’est certes pas pour me vanter de mes « exploits », mais simplement pour vous démontrer que ce qui peut paraître « parfait » ne l’est pas réellement et ce que l’on appelle « succès » ou « réussite » vient, bien souvent, à la suite d’une multitude d’embûches!
Il est vrai qu’aujourd’hui je suis à un stade de ma vie où je pense avoir trouvé le bonheur ou le contentement, tel que mentionné dans un article précédent du blogue. Mais ce bonheur n’est certes pas parfait. J’ai simplement trouvé ma perfection dans cette imperfection.
Si vous regardez mon compte Instagram, vous pourriez vous dire que je suis chanceuse de voyager autant. Mais saviez-vous qu’à une certaine époque, les voyages n’étaient pour moi qu’un moyen de survie, voire une échappatoire? Qui vous dit que je ne préfère pas, moi aussi, peut-être moins voyager, mais avoir ma petite famille?
La montagne russe de la vie
La vie n’est pas parfaite et il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable. Est-ce que cela signifie que nous n’avons pas le droit de publier des moments heureux sur les réseaux sociaux? Bien sûr que non! Mais nous aurions tout intérêt à également partager nos moments de vulnérabilités, car ce sont eux qui nous rendent humains. Ce sont eux qui nous rassemblent et qui nous permettent de grandir.
Lorsque j’étais petite, j’ai toujours eu la vision qu’à 28 ans, j’aurais ma maison, mon conjoint, mon chien et mes 2 enfants. Au moment d’écrire ces lignes, je suis non seulement plus vieille que 28 ans, j’en ai 34, mais je suis célibataire et sans enfant. Ce n’est vraiment pas ce que j’avais imaginé! Elle est où la perfection là-dedans? Me trouvez-vous encore si chanceuse que ça?
La vie est une montagne russe, les montagnes étant parfois plus prononcées chez certains que chez d’autres. Mais c’est ce qui en fait la beauté, non? C’est ce qui fait, à mon avis, que nous sommes tous uniques. Il y a un dicton anglais qui dit :
“Life doesn’t happen to you, it happens for you.”
En gardant cela en tête, nous pouvons commencer à apprécier la vraie vie. Celles qui est parsemées d’embûches et d’obstacles. Celles où le monde parfait de Walt Disney n’existe pas (ok j’aimerais quand même croire que le «happily ever after» existe!).
Je vous le concède. Lorsque nous sommes dans le moment, lorsqu’une situation difficile se présente à nous, que ce soit la mort, la maladie, une rupture amoureuse, l’échec au travail ou à l’école, il est difficile d’y voir le positif. Avons-nous le droit de nous apitoyer sur notre sort? Bien sûr! Il ne faudrait juste pas que cette phase dure trop longtemps, car c’est justement là où nous pourrions passer à côté de quelque chose de magnifique.
Comme je l’ai mentionné dans mon article intitulé La peur du créateur, les échecs sont essentiels à notre réussite. Cela signifie donc que l’imperfection est nécessaire. Alors si elle est nécessaire, pourquoi essayons-nous à tout prix de la cacher? Pourquoi avons-nous peur de révéler au grand jour nos moments de faiblesse?
Pour être bien honnête avec vous, je n’ai pas la réponse exacte à cette question. Je pense que cela vient sans doute en partie de la société dans laquelle nous vivons, cette dernière mettant énormément l’emphase sur la performance et la réussite. Cette dernière qui semble voir l’échec comme une faiblesse. C’est fou non?
Moi la première, lorsque j’ai vécu mon arrêt de travail, j’avais tellement honte. Possiblement en raison de mes croyances limitatives imprégnées par la société, je me disais que les gens allaient me voir comme une faible. Puis, un jour, j’ai décidé que c’était plutôt mes imperfections qui faisaient ma force et mes richesses et j’ai osé en parler. Et vous savez quoi? Il s’avère que les gens avec qui j’ai le goût de faire un bout de chemin dans la vie, que ce soit dans ma vie personnelle ou professionnelle, ceux-là, ils aiment mes imperfections et c’est tout ce qui compte.
Plus que jamais, nous avons besoin d’un monde où les gens se sentiront à l’aise d’être authentiques et eux-mêmes. Un monde où les licornes, l’authenticité et la différence seront la norme. Un monde où nous pourrons, sans culpabilité et jugement, prendre les reines de notre vie.
Moi, ce monde-là, j’y crois et c’est pour cela que j’y vis! Qui veut venir avec moi?